La piscine de Bon Secours est un ouvrage emblématique de la Ville de Saint-Malo. Elle est née en même temps que les congés payés et marque l’apogée de la grande époque des bains de mer. Qui l’a créée, pourquoi ? Découvrez dans cet article son histoire et qui en a été l’initiateur.
La piscine de Bon Secours est un des emblèmes de la ville de Saint-Malo. Haut de 5 mètres, son plongeoir symétrique art déco trône au milieu d’un mur de 80 mètres de large. Depuis presque 90 ans, toutes les générations de jeunes malouins y ont vaincu l’angoisse d’un premier plongeon dans le bassin d’eau de mer.
L’idée de cette piscine est celle d’un homme : René Lesaunier. Il est ébéniste et tient “un bureau des bains” sur la plage à partir des années 20. Le but de ces établissements est de mettre des activités et des infrastructures de services à disposition des touristes. La mode des bains est apparue à la fin du siècle précédent, importée tout d’abord par les Anglais à Dinard, suivie des Russes à Saint-Briac et adoptée par les Parisiens et les Rennais à Saint-Malo. C’est à cette époque qu’un autre Malouin, Eugène Herpin, inventa la dénomination “Côte d’Emeraude” pour promouvoir à travers la couleur de cette pierre rare celles de la mer du Cap Fréhel jusqu’à la Pointe du Grouin.
La plage de Bon Secours n’est dans un premier temps pas fréquentée pour la baignade. Elle ne dispose pas d’infrastructures et de casinos qui sont essentiellement en bordure des plages situées à l’Est de Saint-Malo. Mais elle jouit cependant d’un bel ensoleillement et petit à petit la fréquentation augmente.
René Lesaunier y ouvre un “bureau des bains” pour proposer des activités destinées à divertir les vacanciers. Cet homme qui fait rapidement face à deux concurrents fait preuve de beaucoup d’imagination pour satisfaire sa clientèle. Mais la créativité des “Bains René” n’empêche pas la mer de se retirer au loin lors des grandes marées. Pendant ces épisodes récurrents, il ne peut que constater que les estivants quittent la plage et partent se baigner dans la piscine artificielle de Dinard.
Il propose alors à la ville de Saint-Malo de construire une piscine artificielle sur la plage de Bon Secours mais celle-ci refuse au regard des coûts engendrés. Breton et pugnace, René Lesaunier n’abandonne pas son idée et organise des manifestations publiques pour promouvoir son projet. Une cérémonie factice de pose de la première pierre est organisée. Puis c’est un char à l’effigie de la piscine qui défile dans les rues de Saint-Malo. Cette omniprésence médiatique attire l’attention de la Ville qui finit par étudier la construction de la piscine.
Les plans sont réalisés et la construction débute ensuite en 1936. Il ne faudra que quelques mois pour bâtir l’édifice de 80 mètres de long et 75 mètres de large.
La piscine de Bon Secours est l’emblème de Saint-Malo, l’emblème de la démocratisation des congés, l’emblème de l’évolution des mœurs et des modes estivales. Plusieurs fois menacée de destruction, elle se dresse toujours dignement face aux remparts et résiste aux épreuves des marées et du temps. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire de cette piscine, regardez ce superbe reportage ci-dessous de Stéphane Echasseriau réalisé pour le magazine Saint-Malo-Rama. Il contient tous les détails, beaucoup de photos et des témoignages relatifs à sa construction.
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Magnifique histoire, très intéressante ! Merci de partager votre savoir 👀